Tournoi de boxe populaire au Transfo’ occupé
Samedi 2 novembre 2013, de 17h à 1h
Nous avons décidé, à quelques un(e)s, d’organiser un tournoi de boxe populaire en soutien à la caisse de défense collective de Paris.
On s’inspire des traditions italienne, espagnole et allemande qui ont développé une pratique autonome de la boxe et organisent depuis plus de 10 ans des tournois antifas au sein de lieux auto-organisés.
Nous pensons que le sport en général, et les sports de combats en particulier, sont des moyens beaucoup plus que des loisirs détachés de toute réalité sociale et politique. Ce sont des moyens d’auto-défense individuels et collectifs, des moyens d’expression, là où parfois le langage pourrait être un obstacle, des moyens de se rencontrer et par extension de s’organiser, des moyens de réagir face aux attaques sexistes, racistes ou homophobes.
À la différence du sport tel qu’il se pratique actuellement dans les clubs et en compétition, nous n’identifions pas l’adversaire comme l’ennemi. Notre démarche n’est pas de développer une performance individuelle qui aurait pour but de dominer l’autre. Notre ennemi est avant tout nous-même, comme on dit, et vivant dans un monde capitaliste, il est aussi tout ce qui symbolise et personnifie notre remise au pas en tant qu’individu isolé, passif et normé. Maîtriser physiquement des techniques de combat ne signifie pas rentrer dans le cliché du mâle viril qui cherche tout le temps la baston. Au contraire, la pratique physique permet de se sentir armé(e) pour affronter un quotidien, un enfermement physique ou mental et instaurer une confiance en soi et en l’autre. Quant à la violence exercée en combat, elle n’est que le reflet d’un rapport de force subi. Choisir le combat, c’est se réapproprier cette violence et y déjouer les pièges de la domination.
La caisse de défense collective que nous soutenons se situe dans la même lignée de réappropriation de moyens et de stratégies, mise en commun, afin de se défendre face à la justice. En mettant en place un système de paris, nous parodions la pratique de compétition marchande. Toutes les thunes vont à la caisse.
En ce qui concerne le lieu, le Transfo’ n’est pas un choix par dépit pour organiser cet événement. C’est un espace occupé qui met en place des pratiques de luttes collectives.
On aurait pu ne pas désigner de gagnant à l’issue des combats. La victoire ou la défaite restera symbolique et on espère moteur de transformations sur soi et ce monde.
Pour finir, un dernier point et pas un des moindres : à tous les schmits, militaires, agents de sécurité, vigiles, fachos qui s’exercent aux mêmes techniques que nous et remplissent les salles de sport : on est de l’autre côté de la barricade.
LUTTE DE CLASSE * BOXE * RÉVOLUTION
[transfo@@@squat.net]